L’opinion de
l’Astrologie Persane et médiévale sur les Nœuds Lunaires / Cauda Draconis /
Caput Draconis
Tête de Dragon en Exaltation à 3° de Sagittaire
Queux du Dragon en Exaltation à 3° des Gémeaux
Noms des Nœuds en Parsig :
Nœud Nord « Gōčihr »
Nœud Sud « Mush Peri »
Noms des Nœuds en persan :
Nœud Nord « Ra’s » (راس)
Nœud Sud « Dhomb » (ذونب)
Les Nœuds du
point de vue Astronomique :
Les nœuds
lunaires sont les points où l’orbite de la Lune croise l’écliptique (le
parcoure du Soleil dans le ciel). L’intervalle de temps qui sépare deux
passages de la Lune aux nœuds de son orbite, s’appelle la révolution Draconique,
ou mois Draconique. Ce laps de temps est de 27 jours.
La révolution
des Nœuds autour du zodiaque est de 18 ans, 15 jours et 8 heures. Ils
transitent chaque signe en 18 mois.
L’origine des Nœuds remonte très loin dans l’histoire de la civilisation persane, elles sont
associées à un Dragon redoutable qui entoure la terre depuis l’aube de la
création et qui chaque matin se met à dévorer les hommes sans jamais être
rassasié !
Char de Saturne tiré par des Dragons
Les Nœuds sont
en fait les lieux où se produisent les éclipses du Soleil et de la Lune :
Les éclipses
étaient considérées comme extrêmement néfaste pour la royauté et les souverains
Perses, car au moment de l’éclipse, le Soleil, symbole de la royauté est masqué
par la Lune, autrement dit il est dévoré par La Tête de Dragon.
De même lors de
l’éclipse de la Lune (autre symbole de la royauté, plus important encore chez
les Sumériens et les Babyloniens), la lune est dévorée par La Queux du
Dragon ! C’est pourquoi depuis la plus haute antiquité, les Mages et les
Astrologues royaux étaient en charge de protéger les souverains perses des
effets maléfiques des éclipses.
On appelait
cela le grand rite de la substitution. Le rite
consistait à remplacer le souverain durant un certain laps de temps (un peu
avant et un peu après l’éclipse), par un double, un sosie ou parfois simplement
un notable, à qui on faisait porter les habits royaux, qu’on faisait asseoir sur
le trône et même dormir dans le lit impérial.
Le but était de
tromper le démon lunaire et de transférer le maléfice de l’éclipse sur le
substitue, qui bien-sûr était ensuite sacrifié pour conjurer le sort et sauver
le royaume. Les éclipses constituaient une réelle menace pour les rois, car à
cette époque la royauté incarnait véritablement la souveraineté des luminaires
(Sol, et Lunea).
Les rois
s’identifiaient tellement avec le Soleil, que par une sorte de mécanisme quasi
métaphysique de sympathie et d’analogie universelle, leurs royaumes et leur
personne physique, se trouvaient menacés de destruction lors des éclipses.
(Attention, je
précise qu’il ne s’agissait pas de n’importe quelle éclipse, mais de celles qui
se trouvaient dans le même signe solaire du souverain, voir conjointe à son
Soleil, à sa Lune, ou encore avec son ASC natale. Il s’agissait également
d’éclipses complètes).
En ce temps le
Roi se levait avec le Soleil levant, portait des habits dorés et pourpres, sa tête était
ornée d’une couronne en or ornée de rubis (pierre du Soleil), et il descendait
du trône au coucher du Soleil. Il était initié au culte de Mithra (le Soleil
Invaincu / Sol Invictus), et le jour du dieu Soleil (appelée Mithrakana :
ce jour correspondait à peu près à mi-octobre) il renouvelait son alliance avec
le maître du zodiaque. En ce jour, lors d’une cérémonie fastueuse, les rois de perses
portaient une couronne en or en forme du disque solaire (parfois elle était
attachée à un masque doré) et se tenaient face à l’horizon Est. À la première
lueur du Soleil levant, le Mage maître de la cérémonie proférait cette
invocation :
« Oh, anges et archanges, en ce jour solennel
descendez des cieux, et chasser les démons et les malfaiteurs hors de ce
monde ! ».
Les annales
Assyriennes et Babyloniennes sont remplies de témoignages à ce sujet. On a par
exemple le cas d’Assarhaddon, le souverain Assyrien (680-669 av-JC). Le dernier
cas connu où le rite de la substitution a été pratiqué, concerne le règne de Chah
Abbas souverain perse de la dynastie des Safavide (1501-1736).
Les Nœuds
Lunaires en Astrologie
La Tête du
Dragon représente : Les événements
inattendus, grossièretés, paroles blessantes et injurieuses, impiété, des
voyages à l’étranger, de longs voyages, événements soudains, enseignements techniques
et pragmatiques, raisonnement faible, profits venant de personnes de mauvaises
réputations.
La Queue du
Dragon représente : L’introspection
et la connaissance de soi, connaissances occultes, la libération, des pèlerinages,
le silence, le médecin, un chasseur, le grand père, guérison par chirurgie,
atteinte venant des ennemis, l’illumination.
La tête et la
queue du Dragon d’après Rowzat al-Monajjimīn,
grand œuvre astronomique et astrologique persane rédigée en 1073, par
l’astrologue et polymathe Shahrmardā Razi :
La tête du
dragon est bénéfique avec les bénéfiques,
et maléfique avec les maléfiques.
La queue du
dragon et contraire à la tête, avec les
bénéfiques elle est maléfique, et avec un maléfique, elle est bénéfique.
En astrologie persane, Nœud Nord est en Exaltation à 3° des Gémeaux et Nœud Sud à 3° des Sagittaire.
Jusque-là on
peut trouver des sentences similaires dans les manuscrits médiévaux, comme
celui du Livre des Cents Aphorismes d’Hermès :
La tête fait
des maux terribles avec les malins, car elle augmente leur malice, mais elle
fait beaucoup de bien avec les bons, car leur bénignité s’augmente par elle. La
queue du Dragon comme elle est opposée en sa situation à la tête, ainsi elle
lui est opposée dans ses significations.
Là où le
manuscrit de Rowzat al-Monajjimīn (روضة المنجمين) trouve toute son originalité est à
partir des précisions et subtilités suivantes :
La tête du
Dragon est bénéfique à Jupiter (apporte bénéfice à Jupiter), quant à Vénus,
elle lui apporte ni bénéfice, ni préjudice. Elle porte toutefois préjudice au
reste des planètes !
La queue du Dragon
apporte préjudice à toutes les planètes, hormis Saturne, à qui elle donne de la
force.
Ce dont les
astrologues sont d’avis est que la tête, avec les bénéfiques ou les maléfiques,
augmente leur nature, est accroît leur effet et leur durée. La queux, détruit,
dissipe et disperse, et cette sentence est par conjonction.
Mosquée de Chah Abbas Iran Ispahan
Quelques
Sentences tirées de Javāme Ahkām al-Nojoom :
La Queue du
dragon conjointe au Soleil signifie que le père est un inconnu.
Si la Tête du
dragon est en maison I ou conjoint l’ASC, le natif est mesquin (radin, cupide).
Si le Nœud Nord
est conjoint à Vénus et à la Lune en maison I, il signifie que le natif est un
astrologue qui gagne bien sa vie.
Si la tête du
dragon se trouve conjointe à Saturne et à Mars en maison I, le natif mourra de
mort soudaine.
Sentence des
Aphorismes de docteur Cardan :
Lorsque Saturne
sera avec la tête du dragon, et qu’il regardera l’ASC, ou qu’il sera son
seigneur, il promet un mauvais esprit, mais toutefois fidèle, et avec la queux,
perfide aussi.
L’opinion de
Picatrix (Ghâyat al-Hakîm ; le but « résolution » du sage) :
Sache que la
nature de la Tête du Dragon est d’accroître ; si elle est conjointe avec
des planètes favorables, il y a augmentation dans leur souveraineté et leur
force ; si elle est conjointe à des planètes défavorables, alors
augmentent leur nuisance et les malheurs.
De même façon,
la Queue du Dragon est de nature à réduire. Si elle est conjointe avec des
planètes défavorables, elle diminue leurs maux et leurs dommages.
Dans le but de
confectionner des talismans, Picatrix recommande souvent de placer la Tête du
Dragon à l’ASC.
Exemple :
Talisman pour
que le maître soit aimé des hommes et que toujours ils lui obéissent. Fais deux
talismans, l’un à l’heure de Jupiter, et lorsque la Lune regarde le Soleil sous
un aspect favorable et à l’abri des maléfiques. Place la Tête du Dragon à l’ASC.
Fais ensuite un autre talisman dont l’ASC soit la maison V à partir de l’ASC du
premier talisman, et ce à l’heure de Vénus. Que la Tête du Dragon soit à l’ASC
ou le regarde d’un aspect favorable, et ce à l’heure de la Lune enterre les
talismans sous l’ASC d’un des signes fixes à l’heure de Saturne …
Rahu et Ketu ou
les Nœuds Lunaires d’après l’opinion des Hindous :
Ketu (nœud sud)
est maléfique, sa nature est similaire à Mars et à Saturne combinées ensemble.
Elle représente l’adversité et la limitation et en cela elle s’approche de
Saturne. Elle est considérée défavorable pour les mondanités et les choses
matérielles. Si elle est conjointe à une planète, elle restreint l’action de la
planète. En synastrie elle agit comme un élément séparatif et apporte mauvaise
chance en transit.
Rahu (nœud nord)
est bénéfique, elle a la nature de Jupiter et de Vénus combinées ensemble. Elle
est plus proche de Jupiter car elle procède à une action d’expansion. Elle
porte chance dans le domaine de la vie concerné par l’horoscope. Elle augmente
la nature de la planète avec laquelle elle rentre en conjonction. La planète
conjointe à Rahu est considérée comme la planète majeure de l’horoscope.