تنبیهات االمنجمین
Tanbīhāt al-Monajemin, littéralement les avertissements
astrologiques, est sans conteste l’un des plus grands œuvres astrologiques
de la Perse du XVIème siècle. Ecrit vers 1599 par le savant, chroniqueur poète
et astrologue royale Mozafar-e Gūnābādi (علی
بن محمد قاسم منجم مظفر گنابادی) qui était l’astrologue personnel d’ Abbas
le Grand (Chah Abbas 1er) Vème monarque de la dynastie des
Safavides, cet ouvrage exceptionnel contient toutes les configurations
astrologiques, les transits, conjonctions, combustions et autres aspects planétaires, ainsi que leurs influences et leurs impacts sur la sphère sublunaire ; le sort
des empires et des principautés, les tempêtes, inondations, tremblements de
terre et l’avenir des peuples.
Pour rédiger son ouvrage, Mozafar-e Gūnābādi c’est inspiré
des œuvres de 35 des plus grands astrologues connus, dont certains ayant
appartenus plusieurs siècles antérieurs à son époque.
En tant qu’astrologue personnel du roi, Mozafar-e Gūnābādi a
été durant 25 ans au service du Chah Abbas et a accompagné
celui-ci à travers les quatre directions de la Perse, de Samarkand à Boukhara,
de Bagdad à Bakou et dans toutes ses campagnes et expéditions militaires. Tout
comme les rois de Perse, Abbas le Grand croyait profondément à l’astrologie et
donnait une importance primordiale aux arts magiques, talismaniques et à
l’interrogation sidérale. Des rois Safavides, Chah Abbas été celui qui a eu le
plus recours aux sciences et à la sagesse des astrologues.
Chah Abbas 1er (1571-1629)
En 1618 l’armée ottomane commandée par le grand vézir Khalil Paccha
marcha contre la perse avec plus de 150.000 cavaliers armés jusqu’aux dents.
Chah Abbas qui n’avait pas plus de 40.000 cavaliers, voulait à tout prix éviter
l’affrontement. Il consulta son astrologue le monajim-bashi Mozafar-e
Gūnābādi qui lui annonça qu’une configuration favorable à l’armée perse prenait
place sous la voûte étoilée, et que les Perses pouvaient être vainqueurs. Le
roi envoya alors Gūnābādi au camp de son général en chef Kartchèghaï-Khan
et demanda à son conseiller et astrologue de calculer avec son astrolabe le jour
et l’heure exacte pour l’attaque. Au jour et à l’heure annoncée, les Perses lancèrent
l’offensif contre l’armée ottomane et contre toute attente gagnèrent la bataille.
L'horoscope de Chah Abbas
[طالع شاه عباس سفوی]
Après la chute des empereurs Sassanides (en 677), la dynastie des Safavides
(1501-1736) fut la plus puissante dynastie ayant régné sur la Perse. Chah Abbas
né le 27 janvier 1571 à Hérat (l’antique Alexandrie d’Asie fondé par Alexandre
et l’une des plus grandes cités de l’ancien Khorāsān) monta sur le trône de
Perse en 1588 (au début de la mutation de la triplicité de l’eau vers la
triplicité du feu / cycle des conjonctions de Saturne et Jupiter).
Grâce à ses
astrologues, il fut vainqueur contre les Ottomans, les Portugais et les Ouzbeks.
L’empereur mongol Jahāngīr (1605-1627) avait engagé des
astrologues pour qu’ils lui apportent l’horoscope d’Abbas le Grand, afin qu’il
puisse l’étudier et comprendre ses aspirations politiques ainsi que ses
stratégies et ambitions militaires.
L'horoscope de Chah Abbas et les étoiles fixes
Autre anecdote . . .
Le rituel de la Substitution
Depuis la plus haute antiquité les rois d’Akkad, de Babel et de l’Assyrie
pratiquaient dans le plus grand secret, un rituel appelé rite de la
destitution, destiné à sauver leurs vies et leurs couronnes lors de certaines
éclipses lunaires considérées par les astrologues comme fatales pour le
royaume. La royauté héritée de Sumer été régit par la lune, aussi les rois de l’antiquité
étaient habités par l’esprit de la lune, ils étaient les représentants de Sîn
le grand dieu lune.
Lors de certaines éclipses (celles en particulier qui avaient lieu dans le
signe astrologique représentant le pays ; exemple le Cancer pour Babylone),
les Mages et les chefs astrologues royales, organisaient une cérémonie durant
lequel, le roi était momentanément remplacé par un individu étant né le même
jour, ou ayant une certaine ressemblance physique et pendant
ce temps, le roi, vivait lui retiré, souvent caché dans les souterrains du
palais, attendant que les effets de l’éclipse se dissipent. Si Jupiter n’était
pas visible dans le ciel au moment de l’éclipse, celui-ci était considéré comme particulièrement néfaste et dangereux.
En Juillet 1593, Jallâl-ad-Dîn Mohamad-î-Yazdî, le chef
astrologue de Chah Abbas informa le roi d’une conjonction funeste suivi de l’apparition
d’une étoile filante qui annoncerait sa mort prochaine et la fin de son règne. Aussi
on substitua un derviche thaumaturge qui avait une certaine influence sur le
peuple, un dénommé Yussefi-Turkeshdûz, à la place du roi. On l’habilla d’un
taylassane (l’hermine royale) on le plaça sur le trône et dans le lit
royal, puis le troisième jour on lui ôtât la vie. Ainsi le mauvais sort fut
conjuré.
Mousquetaires de Chah Abbas
Mozafar-e Gūnābādi
Gūnābādi serait né en l’an 1562 à Gonâbâd (ville dont les
fortifications est attribuée à fils de Gôdarz) ancienne province de Khorāsān
(34°20’ N / 58°42’E) d’une famille d’astrologue et de dresseur de calendrier.
Son père rédigeait des calendriers et dresser des horoscopes pour les notables
de la ville. Rédiger des calendriers était un art très ancien, il était souvent
pratiqué par des familles qui transmettaient leur savoir-faire de génération à
génération. Lorsqu’il n’avait que 15
ans, il avait prédit l’apparition d’une étoile filante qui traversa le ciel en
1577.
Cimetière vieux de 4000 ans
Dans Tanbīhāt al-Monajemin il explique que la prédiction venait
en fait de son père, qui avait observé la combustion de Mars et de Mercure en
maison X de la révolution de l’année, située dans le signe du Bélier (le bélier est la constellation qui préside à la Perse, c'est pourquoi l'étoile filante fut visible dans le ciel de la Perse).
Anecdote …
En 1626, alors que Gūnābādi accompagnait Abbas le Grand lors d’un voyage à
travers l’Atropatène (nord de la Médie, Azerbaïdjan actuel) il fit la
prédiction suivante « Sir, les maléfiques sont en conjonction dans le
signe de Capricorne, cela signifie que Jahângîr (4ème empereur
moghol) le souverain tout puissant de l’Inde mourra durant l’année ».
La conjonction des maléfiques signifie dans le jargon des astrologues, la
conjonction de Saturne et Mars. Le signe du Capricorne régit l’Inde, l’astrologue
déduit alors que le souverain du pays trépassera. En effet Jahângîr mourut en
1627.
Toutefois après calcul et vérification, en 1626, Saturne était rétrograde
à 10° de la Vierge, et Mars en carré de Saturne à 3° des Gémeaux ! Aucune
planète n’occupait donc le signe du Capricorne. Les chroniqueurs qui ont
apportés cette anecdote n’ont surement pas bien compris les subtilités
astrologiques de cette prédiction. Jahângîr est né le 30 août 1569 à midi. Il
été vierge ASC Sagittaire. D’après moi il aurait dû s’agir de la conjonction de
Saturne à son Soleil et du carré de Mars également au Soleil natal durant l’année
1626 (Mars étant une planète très maléfique, maître de XII).
Tanbīhāt al-Monajemin Le Manuscrit :
D’un volume de plus de 700 pages en forma actuel, le manuscrit est donc
exceptionnellement dense, complet, et d’une richesse à ma connaissance jamais
égalée ! Les meilleurs livres contemporains sur les transits en
comparaison semblent presque insignifiants à côté de ce chef-d’œuvre intemporel,
qui pourtant exception faite de quelques chercheurs zélés, reste complètement
inconnu du grand public.
Rien que la table des matières prendrait au moins une quinzaine de pages.
Le manuscrit traite de tous les aspects planétaires en transits dans les signes,
impliquant les conjonctions, le carré, le trigone, le sextile, l’opposition, la
combustion, à commencer avec la conjonction de Saturne avec les autres planètes.
Mozafar-e Gūnābādi explique d’abord de façon générale la conjonction de Saturne
et de Jupiter dans la triplicité du feu, puis celle de l’air et celle de l’eau,
puis il explique les conjonctions dans chaque signe séparément, à commencer
avec le bélier, le taureau etc.
Ici nous sommes au cœur de la pure tradition astrologique persane, le ton
est donc essentiellement événementiel, nous ne sommes pas dans la psychologie
du new age, nous n’avons pas affaire avec les psychos-babillages à la Dane
Rudhyar, Liz Greene ou Stephen Arroyo, là c’est l’impact
direct des rayonnements sidéraux sur la sphère sublunaire, les empires, les
guerres, les épidémies, les changements climatiques, exemple de la conjonction
de Saturne et de Mars en Gémeaux :
Il indique des complots dans l’Ouest au nord, au pays de Rome (Occident) et
la corruption parmi les dirigeants, et la dégradation de l’air et la manque d’humidité
et l’apparition de signes et d’infections dans l’air, surtout si Mars se trouve
en maison X …
Autres exemples concernant la
conjonction de Saturne et de Jupiter en Verseau (prévue pour 2020) :
inique l’augmentation des difficultés et l’embarras pour la vie des gens du
commun, et la pénurie de la nourriture dans la plupart des contrées et l’inimitié
parmi les gouvernants (rois) et dirigeants, des savants et les procureurs, et
terribles désastres et l’ accroissement des pluies diluviennes et l’amélioration
de la condition des agriculteurs et la destruction et l’effondrement de longues
bâtisses et des tours, et la stagnation du chagrin et la tristesse parmi les
peuples, et la chute d’une dynastie puissante et l’apparition d’un nouveau
lignée, et les changements dans le comportement et les habitudes des peuples,
et l’augmentation de débats parmi les religieux … et si Saturne est supérieur …
etc.
Bref analyse de l’horoscope de Shah Abbas :
Les pivots de l’horoscope se situent sur les
signes angulaires (cardinaux). Avec le signe du capricorne sur l’angle oriental,
il y a donc une attitude naturelle aux commandements.
Degré symbolique de l’ASC à 15° de Capricorne :
« Une couronne auréolée de lumière,
suspendue au-dessus d’un autel ». Degré de Règne.
Toutes les planètes (excepté Neptune) se
trouvent dans l’hémisphère Est, ce qui en soit est un gage de réussite. Le
Soleil à 16° 39’ du Verseau est conjoint l’étoile fixe très bénéfique Sa’d
al-Su’ud (Sadalsuud) qui signifie littéralement le plus fortuné des chanceux
(Fortuna-Fortunarum), plus connue chez les anciens Chaldéens sous le nom
du Kakkab Nammakh : « l’étoile de la grande destinée ».
(beta Aquarius : mg ; 3,1).
La conjonction de Jupiter est de
Mars est un grand facteur de réussite :
Extrait d’Aspectarion (livre en
préparation sur les aspects astrologiques)
Jupiter conjoint Mars d’après les anciens :
Jupiter avec Mars
signifie richesse, domination, gouvernement de guerre, bonne et grande
renommée. Le né est optimiste en toute chose et possède la foi en Dieu qui
permet de vaincre. Volonté d’accomplissement.
D’après
l’astrologie Védique :
Jupiter conjoint à Mars signifie que le natif sera
le chef de son village ou qui deviendra gouverneur par la faveur du roi. Il
aura une longue vie et sera béni par des fils. En maison I le natif gagnera
renommée et popularité par son enthousiasme et sa volonté et deviendra
ministre. Si la conjonction a lieu en maison VI ou VIII, le natif sera
dépendant à un vice et vivra pauvre et sans honneur. En maison III il
préservera la fortune familiale, mais ne pourra l’agrandir, il sera très
spirituel et priera les dieux. En maison IV il aura une vie stable et
confortable, il aura de bonnes relations et de nombreux amis, il sera dévoué
envers les dieux et perpétuera les coutumes de ses ancêtres. Il occupera un
poste important et éminent. En maison VII le natif errera à travers monts et
vallées, parcourra les rives des plages et contournera les rivières, il
rencontrera des gens bons, mais vivra sans épouse et les joies conjugales. En
maison X il atteindra une position égale aux rois et jouira d’une grande
renommée. Il sera riche et aura une famille nombreuse.
D’après
l’opinion des contemporains :
Si Jupiter est conjoint à Mars, le natif aura une
grande vitalité, il sera optimiste dans sa démarche et aura le sens des
opportunités. L’esprit d’initiative, audacieux, ambitieux, aptitude aux
commandements. L’aspect est bon pour les finances et attire les gains dans les
procès. On voit les choses en grand, mais on manque de discernement dans les
détails. En maison VI il fait les médecins militaires, chirurgiens ou
acuponcteurs. Courageux, le natif à foi en son étoile. A la moindre provocation
le natif exige un challenge et aime la compétition. Habile dans l’art de la
confrontation, fasciné par les défis, manque de modération, ne croit pas à
l’échec, cherche la renommée et la reconnaissance. Cet aspect combine la force
et l’intelligence et rend victorieux.
D’après
l’astrologie persane :
Messager des dieux (le messager
d’Ormazd-Jupiter), guerrier juste, combattant redoutable, voyageur courageux,
lutte pour la justice, le sauveur, vaincre au nom de Dieu, guide éclairé,
guerrier spirituel (en XII). L’aspect donne la passion de Dieu et des savoirs
sacrés, il accorde richesses et renommées. En Bélier et en maison X, la
conjonction fait un roi courageux et conquérant qui risquera sa vie pour son
peuple, en maison V et en Taureau la conjonction fait un jouisseur ayant un
appétit charnel inextinguible, elle rend chanceux et riche, en Gémeaux il fait
un grand savant, écrivain ou orateur, en Lion il fait un chef redoutable,
capable d’entrainer des foules nombreuses et d’accomplir de grands exploits, en
Balance il fait les magistrats et les juges incorruptibles, en thème féminin il
fait les courtisanes les artistes et les séductrices, en Scorpion il fait les gourous
manipulateurs et fanatiques, ayant un grand pouvoir magnétique de séduction et
qui abusent sexuellement de leurs adeptes. En négatif l’aspect rend, impulsif,
fanfaronne, menteur et fourbe.
Talisman de Jupiter conjoint Mars
A graver le 07-01-2018 (à 12h16 heure locale pour la longitude d’Ille
et Vilaine Bretagne). Talisman à graver
sur de l’étain pure. Extrêmement puissant, apporte victoire, accomplissements
matériels, notoriétés, brise les obstacles avec force. Peut être dangereux et causer péril dans
les mains d’un esprit faible et impulsif.
Jupiter conjoint Mars à 18° de Scorpion
Sol à 17° de Capricorne conjoint Vénus à 16° sextile Jupiter et Mars
Jupiter conjoint Mars à 18° de Scorpion
Sol à 17° de Capricorne conjoint Vénus à 16° sextile Jupiter et Mars
Pour Ille et Vilaine ASC à 9° de Bélier conjoint Algenib
(de al-Janah, l'aile. Gamma de Pégase / mag ; 2.9). Correspond au Guerrier Noir et aux génies du feu d'après l'astrologie Chinoise.